samedi 14 mai 2016

Juste avant l'oubli, Alice Zéniter

Note : *****

Récompenses :
Prix Renaudot des lycéens 2015
Prix littéraire de Trouville-Pavillon Augustine, 2015

Présentation de l'éditeur, Flammarion :

Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C'est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement - il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l'île n'a d'autre habitant qu'un gardien taciturne ni d'autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter, sur les « lieux du crime », l'oeuvre de l'écrivain mythique. Cet été-là, Émilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d'organiser les Journées d'études consacrées à l'auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l'occasion de convaincre Émilie de passer le restant de ses jours avec lui. Mais sur l'île coupée du monde rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu'il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s'immiscer dans l'intimité du couple. Alice Zeniter mène, avec une grande virtuosité, cette enquête sur la fin d'un amour et donne à Juste avant L'Oubli des allures de roman noir.





Lisez un extrait




L'auteur :
Normalienne, Alice Zeniter est, en 2013, doctorante en études théâtrales et chargée d'enseignement à l'université Sorbonne Nouvelle. Elle a également enseigné le français en Hongrie, où elle a vécu plusieurs années.
Lorsqu'elle était enseignante en Hongrie, Alice Zeniter fut assistante-stagiaire à la mise en scène dans la compagnie théâtrale Kreatakor du metteur en scène Arpad Schilling. Puis elle a collaboré à plusieurs mises en scène de la compagnie théâtrale Pandora, et travaille en 2013 comme dramaturge pour la compagnie Kobal't. Elle collabore à l'écriture du long métrage Fever, une adaptation du roman éponyme de Leslie Kaplan, réalisé par Raphaël Neal et sorti en 2015.

Alice Zeniter a publié son premier roman, Deux moins un égal zéro (Éditions du Petit Véhicule), à 16 ans, et lui a valu le Prix littéraire de la ville de Caen.
"Jusque dans nos bras", publié en 2010, a été récompensé par le Prix littéraire de la Porte dorée et le Prix de la Fondation Laurence Trân.
"Sombre dimanche" reçoit le Prix Inter et le prix des lecteurs l'Express 2013. En 2015, elle publie "Juste avant l'oubli".

Ma critique :

Emilie décide de donner un sens plus valorisant à sa vie d'enseignante en reprenant ses études et en consacrant sa thèse à son écrivain fétiche. Son compagnon, Franck, voudrait donner également un sens plus valorisant à son existence en devenant père. Mais voilà, les désirs de l'un ne sont pas compatibles avec l'autre.

Est-ce qu'un couple peut survivre, aller dans une même direction lorsque les ambitions personnelles mènent vers des chemins différents ?
Peut-on être heureux dans un déséquilibre du développement personnel ? et encore plus, lorsqu'on se sacrifie pour que l'autre ait une dette ?
Ce roman pose toutes ces questions et l'auteur tente d'y répondre, en tout cas, en donne son point de vue avec une écriture fine et soignée.

En parallèle, nous suivons donc l'héroïne dans Les Hébrides où elle est maîtresse de cérémonie des conférences sur un auteur de roman noir, imaginé par l'auteure. Tout le personnage de cet écrivain, sa personnalité, son oeuvre, sa mort, ... est décortiqué et on y croit. Tout le travail autour de ce personnage est vraiment à féliciter.
Toutefois, il ne m'a pas emballée plus que ça ... en revanche celui de Jock, l'unique être humain vivant sur cette île tout au long de l'année est fascinant, énigmatique. J'aurai aimé qu'il soit autant approfondi que l'écrivain, même les 2 protagonistes paraissent bien ternes à côté.
Je dois dire que dès le départ, je n'ai pas aimé le personnage de Franck, trop en manque de confiance, trop "geignard", j'ai pensé qu'il évoluerait mais difficilement ... Emilie, il lui manque un côté plus humain (mise à part le passage chez son coach), c'est dommage. Ces personnages avec plus de profondeur aurait pu être plus attachants.

Le point positif : La plume d'Alice Zéniter ! elle est agréable à lire, avec les mots justes, une écriture fluide et pointue. Une auteure que je découvre et que je relirais sûrement.

Quelques citations relevées :

Le sourire d'Emilie - de façon paradoxale - faisait taire sa crainte de n'avoir agi que pour obtenir ce sourire, car quand bien même cela eût été son unique raison, elle était pleinement valable, elle était peut-être même la seule qui méritât qu'on prit une décision : voir Emilie sourire et savoir que c'était grâce à lui, savoir que ce sourire immense lui était dû.
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C'est une force tapie dans le ventre que la tristesse ne muselle qu'un temps et qui lui interdit de finir. Elle s'ouvre déjà vers les futurs possibles. C'est une confiance qui parait ne pas lui appartenir mais dont il ne peut pas non plus se défaire et qui se battra pour qu'il continue qui usera de chaque moment de sommeil, de chaque sourire, de chaque bouchée de nourriture pour le ramener à elle...

                                   
Fiche technique :

Editeur: Flammarion            Date d'édition : Août 2015     288 pages


Pour aller plus loin :

Alice parle de son roman, sur France Info


Où se situent Les Hébrides ?


Aspect rocailleux et verdoyant 


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